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21 juin 2017

Au Parlement européen, BLOOM pourfend la pêche électrique

Pour BLOOM, considérer l’électrocution des poissons comme une alternative à d’autres techniques de pêche, même le chalut de fond, est totalement impensable.

Grâce au lobbying ultra-efficace des Pays-Bas, une conférence était organisée au Parlement européen mercredi 21 juin 2017 sur la question de la pêche électrique, une technique qui consiste à envoyer des décharges dans le sédiment afin de capturer plus facilement les poissons plats qui y vivent enfouis. Pour BLOOM, considérer l’électrocution des poissons comme une alternative souhaitable à d’autres techniques de pêche est inadmissible. Nous avions préparé une allocution, qui a dû être abrégée en raison d’un timing trop contraint (vous pouvez cependant lire en intégralité ci-dessous ce que nous avions à dire).

Ce qu’il s’est dit à la conférence

À part l’ONG Seas at Risk — qui a souligné les nombreuses zones d’incertitudes scientifiques et demandé un gel de l’expansion de la pêche électrique jusqu’à ce que sa durabilité soit réellement avérée de manière indépendante — et la plateforme Low Impact Fishers of Europe (LIFE), les intervenants invités étaient tous acquis à la cause du lobby néerlandais. Elisa Roller de la Commission européenne est par exemple convaincue que malgré les zones d’incertitudes, les données en leur possession sont suffisantes pour considérer la pêche électrique comme une bonne alternative, notamment dans le but de remplir la nouvelle obligation européenne de débarquement de toutes les captures. En effet, tout est électrocuté, mais seuls les poissons remplissant certaines conditions physiques et physiologiques (taille, masse graisseuse, orientation etc.) sont « sélectionnés ».

Au final, il ressort surtout de la position des industriels que le bénéfice principal pour eux reste une consommation de gasoil divisée par presque deux, le chalut électrique étant moins lourd et donc moins énergivore que le chalut conventionnel.

Quelques perles

Suite à l’intervention de Frédéric Le Manach de BLOOM, Michel Kaiser, Président du « Dialogue international des parties prenantes à la pêche électrique » lui a demandé s’il « considérait également les barrières électriques autour des troupeaux de vaches comme une pratique inhumaine« . Il a aussi voulu lui indiquer que « s’il prenait une pile entre ses doigts, il générerait également un courant électrique sans pour autant être impacté par celui-ci« . La pertinence de ces arguments laisse à désirer, alors que le futur de la pêche (et des pêcheurs) européenne est en jeux !

Enfin, Hans Polet de l’Institut pour la recherche en agriculture et en pêche (ILVO) nous a indiqué, suite à un échange sur le bien-être animal, que les cabillauds qui avaient la colonne vertébrale brisée sous le choc électrique étaient de toute manière destinés à mourir…

La position de BLOOM

« BLOOM souhaiterait féliciter le lobby de la pêche électrique : vous avez clairement été efficaces pour réussir à imposer dans le domaine du normal quelque chose qui devrait pourtant susciter une fronde citoyenne. Nous pensions avoir vu le pire avec le chalutage profond, mais découvrons avec vous que la folie humaine peut pousser encore plus loin les aberrations technologiques, en ignorant les frontières de l’éthique.

Suggérer qu’il est acceptable d’électrocuter la nature au titre de la recherche scientifique et d’une prétendue vertu écologique est digne de l’hypocrisie diplomatique de la pêche baleinière internationale.

Nous sommes navrés de voir qu’après toutes ses années d’égarement, mais après avoir été pourtant capable de se confronter à ses erreurs et d’en tirer leçon, l’Union européenne se fourvoie de nouveau, de la pire, et la plus inattendue façon qui soit.

Nous encourageons nos instances dirigeantes européennes, nos élus, à ne pas même se laisser guider dans le cul-de-sac de discussions techniques et de modes opératoires. Nous vous demandons de regarder les tendances historiques, de refuser, par principe, le pis-aller de la pêche européenne.

Les signaux nous venant des populations de poissons et des écosystèmes marins sont au rouge. Il nous faut encore, pendant des années, poursuivre l’effort collectif de réduction de l’effort de pêche pour que les activités de collecte des poissons en mer redeviennent viables économiquement et durables écologiquement.

La vérité, c’est que notre puissance de pêche est tellement efficace et qu’il reste si peu de poissons que la course en avant à l’hyper-efficacité technologique est la seule solution qui s’offre à vous pour continuer à maintenir le profit de vos opérations de pêche. Vous voulez, vous devez, capturer plus, le plus vite possible, en dépensant le moins de fioul possible, pour vous en sortir économiquement. Le développement de la pêche électrique est l’aveu d’un immense échec des flottes européennes à assurer la viabilité de leurs opérations de pêche et la durabilité de la ressource sauvage et commune qui leur sert de gagne-pain.

Si vous, élus et dignitaires européens, refusez de regarder le vrai problème de nos flottes, qui est la surcapacité CHRONIQUE de pêche — on ne s’en sortira jamais. N’encouragez pas à coups de subventions publiques un nouveau chapitre délirant de la pêche européenne que vous devrez d’ici quelques années subventionner de nouveau pour y mettre fin, lorsque le sédiment même aura été vidé de ses derniers poissons.

Notre message est concis :

STOP à la course en avant. STOP ! Ça ne va pas du tout d’en arriver à électrocuter la nature. Prenez du recul. Les citoyens comptent sur vous pour montrer que la pêche européenne peut mieux que ça, EST mieux que ça. »

 

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